Le respect a-t-il disparu ?

On entend un peu partout « il n’y a plus de respect ! »

Au supermarché, dans la rue, en famille, avec nos amis, et surtout dans les

médias. Que voulez vous, ça me trouble.

L’homme en 2020 se serait-il complètement désolidarisé du respect ? Quelqu’un

l’aurait-il assassiné ? Mon dieu, est-ce possible ? Il doit y avoir une enquête en cours,

sûrement. Quoique, en ce moment, je ne sais pas s’il faut demander aux forces de

l’ordre leur concours, car elles ont l’air bien débordé….

Depuis mes premières années, pour la plupart d’entre nous, nos parents nous ont

inculqué les bonnes manières, l’écoute, l’attention, le partage, le savoir vivre… Aussi,

je me suis dit, si le respect subit des assauts, ce n’est pas si grave. Il était là, bien avant

nous. Il est solide, il va s’en sortir, il en a vécu d’autres.

Si on observe chaque siècle passé, il a été bafoué de nombreuses fois, mais il s’en

est toujours sorti.

Alors bien sûr, avec l’augmentation des écarts de richesse en France et dans le

Monde, des voix s’élèvent ici et là, et la même question tourne en boucle dans tous les

médias : « Quelqu’un a des nouvelles du respect ? » Des articles de presse, des blogs, des

anonymes clament : « Oui, on l’a aperçu, il y a quelque temps, il avait l’air dans une

petite forme ». Alors certes, les talk-shows à la télé menés par des chroniqueurs recrutés

pour contredire manifestement leurs invités et créer du buzz en multipliant les phrases

assassines, les débats où chacun crie sur autrui sans écouter les arguments des uns et

des autres, cette loi liberticide votée à l’Assemblée Nationale en février 2019 portant

une attaque sans précédent sur la liberté fondamentale de manifester. Et bien sûr cette

poignée de collégiens ou lycéens qui défient l’autorité des profs en les insultant, voire

même en brandissant une arme factice ou non sur leur crâne, tout cela aurait dû nous

mettre la puce à l’oreille !

Le respect a disparu, mes amis !

Et tout à coup, tout le monde s’est mis à le réclamer.

Les gilets jaunes d’abord, les étudiants, les réfugiés, les infirmières, les médecins,

les ouvriers, les chômeurs, les avocats, les retraités, les femmes, les juifs, les

musulmans, les pompiers et même les policiers. Tout ce monde aujourd’hui prend

conscience de l’absence du respect ! Même la Nature pleure qu’on le rétablisse ! Greta

Thumberg, du haut de ses 17 ans, ne cesse d’en alerter le monde. Et aujourd’hui, même

dans les facultés, on se préoccupe du manque de respect, une défection manifeste qui

l’enterre chaque jour un peu plus. Il est évident qu’il y a une absence, on le déplore un

l’enterre chaque jour un peu plus. Il est évident qu’il y a une absence, on le déplore un

peu partout, parce qu’on sent bien que sans le respect la société s’engouffre dans une

maladie incurable, peut-être même dans une pandémie dont on ne sortira pas indemne.

Mais, après réflexion, je me dis que tout cela est absurde.

Si le respect manque à tant de gens, qui aurait donc intérêt a le faire disparaître ?

Regardons-nous dans le miroir. Nous sommes tous responsables de cette situation

! Qui donc dans les médias, la presse écrite, radiophonique, ou sur les réseaux sociaux

s’est insurgé contre la course à l’audimat, au nombre de « likes » sur Facebook,

Instagram, ou ailleurs, qui encouragent les insultes, les fake-news, les ragots ? Toute

cette surenchère de vidéos qui circulent à tout va diffusant des images violentes

parsemées de haine, d’animosité et d’acharnement.

Comment s’insurger qu’on ait bafoué à ce point le respect ?

Nous voila donc réunis aujourd’hui devant cette question : « le respect a-t-il

disparu » ?

Je vous invite à vous recueillir devant son lit d’hôpital, et à vous demander s’il est

possible de vivre sans lui ?

Mes amis, réveillons nous ! Faisons attention à ce que l’autre peut ressentir,

éprouvons de la considération pour lui, acceptons ses différences même si ça fait peur,

même si on ne l’aime pas, même si on n’est pas d’accord avec lui ou ses idées.

Oyez, oyez, tous à la Bastille et chantons :

« Aux armes citoyens, Formez vos bataillons, Marchons, Marchons, qu’un sang

impur… libère le respect ! »